Aimer un enfant inconditionnellement, c’est l’aimer tout court, sans « si » : l’enfant doit se sentir aimé même s’il ne rend pas service, même si ses résultats scolaires fléchissent, même si sa chambre est mal rangée, même s’il est en colère ou s’il n’est pas l’enfant parfait que ses parents espéraient.
2 – Être protégé physiquement et psychiquement
La protection de l’enfant englobe à la fois ses besoins physiologiques (faim, soif, propreté…), physiques (protection contre le froid, protection contre les accidents…) et psychiques.
3 – Être valorisé
Un enfant doit sentir que ses parents sont attentifs à ce qu’il fait, et qu’ils l’encouragent dans ses réalisations, si petites soient-elles.
Si ses parents font les choses à sa place, même pour être gentils, l’enfant risque d’en déduire qu’il est trop bête ou pas assez doué pour qu’on lui fasse confiance. D’après la psychiatre Stéphanie Hahusseau, l’enfant se sent valorisé quand il est admiré, non pour ses réussites mais pour ses progrès.
4 – Être compris, entendu
Combler le besoin d’être compris d’un enfant, c’est faire preuve d’empathie envers lui. Les parents qui manquent d’empathie exigent de l’enfant des choses qu’il n’a pas l’âge de réaliser. Ou alors, ils plaquent les conditions de leur propre enfance sur la sienne sans tenir compte du contexte dans lequel lui, évolue. Ils ne comprennent pas ou ne cherchent pas à comprendre ce que l’enfant ressent. Ils dénient sa peine ou s’exaspèrent de ses plaintes : « tu n’as aucune raison de pleurer ou de te plaindre », « il y a plus malheureux que toi ».
5 – Être progressivement responsabilisé et sentir en face de soi des limites réalistes
Des limites réalistes passent par une affirmation personnelle des parents qui expriment leurs besoins et valeurs et redirigent le comportement de l’enfant sans violence.
En parallèle, donner des responsabilités à hauteur de l’enfant, c’est lui donner les moyens d’avoir confiance en lui en se sentant utile, désiré, faisant partie de la famille, pouvant y contribuer par ses actions. Cela suppose donc que les parents aient pris le temps de le lui montrer ou de le lui expliquer dans un langage accessible. Il doit avoir la possibilité de se tromper et de recommencer.
6 – Être éveillé et aidé à développer sa curiosité
Les enfants se développent principalement par imitation. Avoir des parents ouverts et curieux, suscitera chez eux un intérêt pour le monde. Un enfant qu’on a intéressé au monde extérieur est confiant.
7 – Sentir autour de soi de la stabilité
La stabilité ne dépendant pas toujours des parents. Tous les besoins cités plus haut sont concernés par le besoin de stabilité :
• L’affection ne doit pas, par exemple, fluctuer en fonction du vécu des parents.
• La valorisation et la compréhension doivent elles aussi être stables, ainsi que la protection physique et psychique.
• Les limites sont affirmées dans un langage personnel, s'appuyant solidement sur les besoins et les valeurs des parents, qui se sont occupés du sens de leur vie et qui ont passé leurs croyances au tamis du sens.
• La responsabilisation doit croître peu à peu, en fonction des capacités de l’enfant et participer à construire la prise de conscience de sa force et de ses possibilités.
La thérapie des schémas précoces d’adaptation n’est pas un manuel pour bien éduquer les enfants mais une manière de comprendre en quoi des besoins fondamentaux insatisfaits dans l’enfance de manière récurrente peuvent mener à des croyances infondées, qui font souffrir à l’âge adulte.
Crédit photo : Jonathan Sanchez