« La nostalgie, c'est comme les coups de soleil : ça fait pas mal pendant, ça fait mal le soir. » Pierre Desproges
Ça m'a rappelé mon grand-père, qui est mort il y a 2 ans, et qui aimait beaucoup N'Golo Kanté. Enfin, on aimait bien ce joueur tous les deux tu vois, c'était un truc qu’on partageait.
Via le football, on est devenu hyper potes. On parlait tout le temps de football. On regardait les matchs ensemble. Lui, il savait que j'aimais le foot vraiment... un peu maladivement. Je suis assez possédé quand je regarde un match. C'est un peu un exutoire.
Et il aimait bien ça chez moi. Parce qu'il sentait que je ne faisais pas semblant, que j'aimais vraiment ça. Et lui, il avait ce truc là aussi, d’aimer ça.
Et quand j'ai commencé à monter sur scène, il m’a grave soutenu. Tout le monde était un peu dubitatif dans la famille parce que je me trouvais des passions... tous les ans. Il était exigeant avec moi, il me disait d'être percutant, je me souviens de ça. Et sa référence, c’était Desproges, Coluche… Donc il m'a offert un livre de Desproges, que j'ai encore. Et il me disait “ça, c'est une punchline, tu vois. Ça c’est bien écrit.”
Quand je bidais, j’allais le voir, il me servait un coup à boire et on tapait des barres dessus. “Demain ce sera mieux, c’est pas grave si ce soir ça allait pas.”
Il me mettait des billets aussi dans ma poche, ça c'était cool. Il te met 50€ dans ta poche, tu ne t’en rends pas compte. T’es allé pissé, tu mets ta veste, tu vois 50 balles, tu fais “ah, c’est lourd.”
Il m'a jamais vu sur scène, et c'est un de mes regrets ça… par contre.
J’ai fait 10 semaines d'hôpital où je l’ai vraiment accompagné jusqu’au bout. Tu sais, la fin de vie, c'est tellement compliqué parce que t'as envie que ça s'arrête pour lui. Et puis, ça continue...
Je pense que ça me renvoyait au fait que moi aussi, j'étais mortel et qu'un jour j'allais partir. Et qu’on part pas comme on veut. Ça m'a donné beaucoup de force, et notamment il me disait que j'étais courageux de le faire. Il était content que je l’accompagne. Je le voyais l’aprem, et j'allais jouer le soir alors qu'il pesait 30 kilos tout mouillé, il était carbo complet quoi !
Il ne voulait pas que j'arrête, j'ai continué tu vois. Il y a forcément un truc drôle. Il y a des trucs drôles. Je me souviens aussi, il se jetait de son lit, il faisait des mini suicides où il se jetait de son petit lit… C'est difficile d’en faire des blagues, mais tu vois, dans la vie, tout n'est pas noir, noir, noir. Il y a aussi des trucs marrants dans les trucs glauques.
Puis après, il est parti...
Je lui ai fait un beau discours. Et je me suis posé, je l'ai écrit en un jet. Il y avait toutes les blagues, tous les trucs et tout, et je le dis, et j'ai "terminé" tout le monde. Tout le monde se marrait à l’enterrement, mais riait. Les gens riaient genre !
Ils sont venus me voir après et tout, ils étaient en mode “Mais tu fais ça dans la vie et tout ? C’est vraiment incroyable, triste et très beau ce que t’as dit. C'était drôle…” J'ai foutu le feu !
Franchement ce jour-là, en vrai j'ai compris. Je me suis dit “je serai humoristique, c’est sûr et certain”.
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