« Alors, c’était il y a près de 20 ans, où j’ai vraiment... j’ai sombré quand même dans la dépression, suite à, je pense à une rupture sentimentale. Et en fait, c’est tout un monde qui s’est écroulé, un monde que j’avais construit, entre autres avec elle, et donc du coup, je me suis retrouvé sans plus aucun repère… Et je ne comprenais plus, ce que ça signifiait de vivre en fait, je ne comprenais plus le sens en tout cas de la vie. Je m’étais construit vis-à-vis de quelqu’un et pas vis-à-vis de moi, et donc forcément, quand une des fondations casse, ça fait écrouler tout l’édifice... »
Quels en ont été tes symptômes ?
« Alors les symptômes, ça a été vraiment, une perte de repères spatio-temporels. C’est à dire que le passé était trouble, et le futur était complexe à imaginer, et assez anxiogène. Plus j’avais de craintes, plus les angoisses existaient, et donc plus elles devenaient palpables, et plus elles devenaient réelles. »
Qu’est-ce qui t’a aidé à t’en sortir ?
« Ce qui m’a remonté le moral… ça a été que je me suis imposé à moi-même quelque-chose. Tous les matins, pendant une année, je courais à peu près une heure au même endroit, avec la même playlist sur les oreilles, et je faisais exactement le même parcours. J’ai couru 365 jours pile.
C’est devenu quasiment une drogue, puisque je savais que pendant ½ heure - 1 heure après avoir fait cette course, j’allais avoir ce petit moment où je me sentais bien... ou en tout cas mieux. »
Qu’en as-tu tiré de positif ?
« Comme j’étais passé dans cette phase complexe, ça me dérangeait beaucoup moins de prendre des risques, comme je l’avais fait sur le programme Bref. Je pense qu’à l’époque, si je n'avais pas vécu ma dépression, je n'aurais peut-être pas quitté mon job avant. Peut-être que je n'aurais pas pris tous ces risques, qui m’ont emmené jusque-là. C’est possible… »
Qu'est-ce qu'on ne sait pas sur ce sujet ?
« Je ne sais pas si on ne le sait pas… mais en tout cas, ce dont je suis sûr maintenant, c’est que je pense que je me suis imposé à moi-même le fait de souffrir. Parce qu’au final, c’est que dans sa tête à soi la dépression. La réalité reste la même pour tout le monde. Ça m’a appris aussi à relativiser beaucoup de choses. Et de me dire que quand ça ne va pas, c’est juste un état pendant un moment donné. Rien n’est permanent, et c’est ça la vie ! C’est d’arriver à trouver son équilibre dans ce flow perpétuel. »
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