« On ne peut pas développer son intuition si on n'a pas mis en place dans son quotidien, des moments où on va être avec soi et qu'avec soi. » Isabelle Fontaine
La manière technique consiste à s'entraîner à des jeux, à des exercices intuitifs qui sont spécifiques et qui vont entraîner notre muscle intuitif. Par exemple, faire des exercices de « remote vewing ». C'est un mot anglais qui veut dire « vision à distance », qui est une technique développée par les services secrets américains pendant la guerre froide et qui a été formalisée par l'armée. Pour faire simple, ce sont des techniques où je vais disposer une image, d'une personne ou d'un lieu dans une enveloppe cachetée. Évidemment, quelqu'un l'a fait pour moi. Moi, je ne sais pas ce qu'il y a dans l'enveloppe et je vais devoir sentir, ressentir, « deviner » ce qui se trouve dans l'enveloppe, en laissant venir à moi des images, des mots, des sensations, des impressions, ou même peut-être parfois en dessinant quelque chose. Ça, c'est un exemple d'exercice technique d'intuition. Moi-même, je me suis amusée à faire ça pendant une époque où je voulais explorer cette voie. J'ai fait ça tous les jours, deux fois par jour, pendant plus d'un mois. Des amis m'avaient préparé des enveloppes avec des choses que j'ignorais à l'intérieur... des photos, et je devais capter des informations.
Ça, c'est un exemple, mais il existe d'autres moyens d'exercer son intuition. De manière plus simple au quotidien, on va s'exercer à deviner : qui m'appelle ? Qui sonne à la porte ? Qu'est-ce que je sens dans telle situation qui va se produire ? On peut multiplier comme ça au quotidien des moments où on va capter quelque chose, on va sentir quelque chose, en y mettant une attention volontaire. Donc, la partie technique pour développer son intuition va globalement consister à s'exercer à des jeux, et à pouvoir saisir toutes les situations du quotidien dans lesquelles je vais deviner et dans lesquelles aussi, je vais prêter attention au subtil, au sensible, à l'indicible presque, qui me traverse. Une « pensée » qui me traverse n’est peut-être pas juste une pensée, c'est peut-être une intuition. Je vais être aussi sensible au langage symbolique, aux événements qui m'arrivent et dont je sens qu'il se passe quelque chose, que ça résonne en moi. Je vais là aussi m'arrêter sur ça. Je vais observer. Je vais prêter attention aux images parfois qui me traversent. Je vais faire comme un arrêt sur image.
La partie technique de l'intuition est importante, mais elle reste assez limitée. Elle peut être très excitante, surtout quand on se rend compte qu'on a progressé dans des exercices. Mais il lui manque toute une partie, qui est la deuxième voie, cette voie plus holistique.
Et cette voie plus holistique va supposer, pour développer son intuition, de faire un travail de fond sur soi, sur qui je suis et sur une certaine hygiène de vie psychique et physique.
Une des premières choses à faire, c'est de faire très attention à ce que j'appelle la « pollution numérique ». De faire attention à ne pas trop être sur les écrans, sur son smartphone, sur les réseaux sociaux, de faire un petit peu le tri. Faire attention à la télé, enfin tous les écrans qui font partie de notre quotidien maintenant et qui nous absorbent.
Pourquoi ? Parce que l'intuition a besoin d'espace intérieur pour nous parler. Il faut imaginer l'intuition presque comme un écran intérieur. Pour que l'information puisse s'allumer, dans mon intériorité, dans mon écran intérieur, il faut que j'ai fait un peu le vide, que j'ai fait du tri dans toutes les informations qui m'arrivent de l'extérieur. Donc une des premières grandes choses dans ce travail holistique pour développer son intuition, ça va être de faire une sorte de « digital detox », de faire attention aux e-mails qu'on regarde, aux réseaux sociaux, d'enlever toutes les notifications, les alertes, de pouvoir reprendre la maîtrise de sa consommation numérique. Et de pouvoir trier aussi. Est-ce-que j'ai besoin de tout ?
Et de pouvoir, et ça, c'est un deuxième élément, de pouvoir se préserver de ce que j'appelle des « moments de routine », d'intériorité. C'est extrêmement important à comprendre. On ne peut pas développer son intuition si on n'a pas mis en place, dans son quotidien, des moments où on va être avec soi et qu'avec soi. On va débrancher son portable ou le mettre en « off ». Ça dépend de chacun, mais il y a des gens qui font du yoga, d’autres qui font de la méditation, certains qui vont marcher. Il y a des gens qui vont nager, il y a des gens qui vont simplement rêvasser, ou qui vont prendre la voiture et rouler comme ça, sans but. Il y a des gens qui vont bricoler, d’autres qui vont peindre ou faire de la musique... À chacun de trouver sa routine d'intériorité. Mais par définition, c'est vraiment important d'avoir de manière, si possible quotidienne, un rendez-vous où on ne va pas être dérangé par l'extérieur et où on va faire quelque chose qui nous plaît, une activité dans laquelle on sent qu'on est relié à nous-même.
Et puis la troisième chose extrêmement importante dans cette voie plus holistique, c'est d'apprendre à se connaître, d'apprendre à connaître ses ombres, à se reconnaître quand on est dans un système de projection vis-à-vis des autres. C'est-à-dire quand on projette sur les autres, ou sur des situations de notre vie, des difficultés que l'on a, qu'on va voir à l'extérieur, et pas en nous-même. C’est très important d'identifier ces choses là, parce que sinon on va pouvoir mettre le mot « intuition » sur n'importe quoi. Donc il va y avoir un travail fondamental de connaissance de soi, de qui on est, de ses ombres, de ses difficultés. Pour pouvoir, petit à petit, faire une sorte de « nettoyage intérieur », pour que ça devienne de plus en plus lumineux, de plus en plus aligné. Plus on fait ce travail, plus on va voir que l'intuition va se manifester de manière juste, et de manière alignée.
Isabelle Fontaine
=> Et si vous voulez en savoir plus sur ce qu'est l'intuition et à quoi elle sert, c'est dans cet article !